Saturday, October 3, 2009

Barbie au cinéma, mais quelle actrice pour jouer à barbie ?

Mais qui donc, oui qui donc, pour interpréter Barbie à l’écran ? La poupée, bien sûr, pas la brute de Montluc. Barbie va donc devenir un film cinéma, et tandis que les scénaristes s’arrachent les cheveux pour trouver quelque chose à dire à cette créature sortie du ruisseau du tiroir, des casteurs castent à tour de bras – un peu partout dans le monde semble-t-il – des jeunes filles pour trouver la perle rare, celle qui par sa chevelure blonde, sa taille de guêpe et son absence de cerveau sera capable de jouer l’héroïne cellulosée dans les regards des petites filles.

Mais bon, soyons pragmatique, s’ils ne trouvaient pas, ils pourraient se rabattre sur des actrices connues non ?

Tenez Jeanne Moreau. Sans vouloir faire mon Gerra, notre formidable comédienne ferait parfaitement l’affaire dans une version numérique du film ; bien refaite, avec une voix passée au synthétiseur, nous aurions là une Barbie contrefaite tout à fait en phase avec l’origine plastifiée et sous cellophane des grands magasins.

J’entends d’ici que vous vous lamentez de mon mauvais esprit. Soit. Prenons une autre grande actrice, l’une de ses figures majeure du 7ème art : Arielle Dombasle. Elle a les cheveux, elle a la taille de guêpe et elle peut parler de Borgès (prononcez comme elle “Borrrrèsche”), ce qui avouons-le, apporterait une touche culturelle non négligeable au film car, si mes archives ne me trompent pas, Barbie est plus connue pour des problèmes d’enfilage de pantalons que pour un souci de Dasein heidegerrien.

Reste à trouver un Ken.

Evidemment, en choisissant de passer de l’autre côté comme on dit dans les enterrements barbants, le chanteur des 2be3, Filip Nikolic, a raté le rôle de sa vie. Il était pourtant parfait. Idem pour Mickaël Jackson, qui aurait fait un partenaire idéal avec Jeanne Moreau au moment où Barbie rejoue à l’envers la scène de Thriller.

Mais ainsi va le cinéma, qui n’attend pas le nombre des années pour ériger en star d’illustres inconnus avant de les replonger dans le chaudron infernal du-quotidien-du-peuple, là, juste derrière la barrière de sécurité en contrebas du palais des festivals. Aussi, attendons-nous à ce que Barbie et Ken ne soient incarnés que par d’illustres inconnus directement extraits de leur chambre d’adolescent. On les maquillera, on les habillera exactement comme des poupées, et les immenses mains du réalisateur en feront leur jouet, le temps d’un tournage.

Mais au fond, ne sommes-nous pas au fond les Ken et Barbie d’un univers qui se plaît à nous faire tourner sur nous-mêmes, comme les mains d’une petite fille, sa maison de poupée…

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